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Leadership, Risque et Transformation : L’Aventure Nissan de Carlos Ghosn

Parfois, une personne arrive et sauve une entreprise au bord de la faillite, voire un pays entier. Beaucoup d’entreprises sont souvent qualifiées de « futur Nokia ». Mais parfois, celle que l’on attend comme un Nokia devient NVIDIA.

Aujourd’hui, en tant que personne dont la carrière a été marquée par cette expérience et ayant eu la chance de travailler avec lui, je raconte le parcours de Carlos Ghosn à travers cinq leçons clés.


Le Leadership, c’est Prendre des Risques (Skin in the Game)

En 1999, Nissan faisait face à 20 milliards de dollars de dettes et à dix années consécutives de pertes. Carlos Ghosn fit une promesse publique :

« Si Nissan n’est pas rentable en un an, je démissionnerai.Si la dette n’est pas réduite de moitié en trois ans, mon comité exécutif et moi démissionnerons. »

Il prit des décisions contraires à la culture japonaise : 21 000 licenciements et la fermeture de quatre usines. Les sociétés acceptent le sacrifice lorsque l’objectif est clair et que le leader partage le risque.

Résultat : rentabilité en un an, dette divisée par deux en trois ans.


La Restructuration ne se Limite pas à la Réduction des Coûts

La formule de Ghosn :« Réduire les coûts seul ne mène nulle part. Réduire les coûts avec une ambition de croissance mène à la solution. »

❌ Couper uniquement pour économiser → erreur fatale.✅ Réallouer les ressources vers la croissance : produits, design, technologie, marque.

Un véritable redressement prend au moins dix ans.


S’Adapter à la Culture sans Perdre son Objectif

Arrivé au Japon en 1999 sans maîtriser la langue ni la culture, il dut remettre en question des règles sacrées : keiretsu et ancienneté.

Sa règle :« Agissez comme des Japonais au Japon, sauf lorsque la performance en souffre. »

Il n’a pas attaqué la culture. Il a simplement dit :« Ce système ne fonctionne pas pour Nissan. »Il est devenu un héros national.


90 % du Travail, c’est l’Exécution

Pendant trois mois, Ghosn a parlé à tous les niveaux de l’entreprise. Il a comparé et recoupé les informations.

« Les gens connaissent les problèmes. Ils parlent des problèmes des autres. En recoupant tout, on atteint la vérité. »

La stratégie n’est pas née d’un cabinet de conseil. Il a écouté, validé, décidé et exécuté.


Résultat et Héritage

Puis vinrent les enquêtes, la prison et une fuite digne d’un film vers le Liban. Aujourd’hui âgé de 71 ans, en exil et sous interdiction de voyager, il continue pourtant à enseigner.

En 2017, sous sa direction, l’alliance Renault–Nissan–Mitsubishi est devenue le premier constructeur mondial.

Le Destin de Nissan :1999 : 2,8 M – PERTE2017 : 5,77 M – PROFIT2024 : 3,77 M – PERTE À NOUVEAU

L’impact du leadership sur le destin d’une entreprise est saisissant. Une véritable masterclass.

 
 
 

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