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Soyez honnête lorsque vous commercialisez une technologie, des vies sont en jeu

Une affaire judiciaire choquante concernant le système Autopilot de Tesla : les familles Benavides et Angulo ont tenu Tesla pour responsable d’un accident mortel survenu en 2019, et le jury a condamné l’entreprise à verser 242 millions de dollars de dommages et intérêts. Cette affaire met une fois de plus en lumière les risques des technologies de conduite autonome.


En avril 2019, dans les Keys de Floride, George Brian McGee conduisait sa Tesla Model S 2019 à 100 km/h avec l’Autopilot activé. Il a laissé tomber son téléphone et s’est penché pour le ramasser, perdant son attention. L’Autopilot n’a pas détecté les panneaux stop, les feux rouges ni l’intersection, et n’a donné aucun avertissement. Le véhicule a quitté la route et percuté un Chevrolet Tahoe garé.

Lors de l’accident, Naibel Benavides Leon, 22 ans, qui se tenait à côté du véhicule, a été projetée à 23 mètres et est décédée. Son compagnon, Dillon Angulo, a été grièvement blessé et souffre de traumatismes physiques et émotionnels à vie. Le conducteur McGee a reconnu sa négligence et a été jugé responsable à 67 % par le jury. Cependant, 33 % de la responsabilité a été attribuée à Tesla.

L’affaire s’est concentrée sur cette responsabilité de 33 %, affirmant que Tesla avait conçu et commercialisé son système Autopilot de manière défectueuse. Le système était prévu pour les autoroutes, mais pouvait aussi être activé sur les routes locales. Les plaignants ont soutenu que Tesla connaissait depuis des années les risques liés à l’inattention des conducteurs, mais n’avait pas pris de mesures suffisantes. Des documents internes ont révélé des déclarations trompeuses d’Elon Musk, comme « L’Autopilot est meilleur que les humains ».

Tesla a plaidé qu’aucun véhicule, en 2019, n’aurait pu éviter l’accident, rejetant toute la faute sur le conducteur. L’entreprise a décrit son système comme une technologie « d’assistance à la conduite », en insistant sur le fait qu’il n’était pas entièrement autonome. Le procès de trois semaines devant un tribunal fédéral de Miami a marqué la première fois qu’un jury tenait Tesla responsable de la mort d’un tiers.

Verdict : Tesla jugée responsable à 33 %. Le jury a accordé 129 millions de dollars de dommages-intérêts (dont 42,6 millions à la charge de Tesla) plus 200 millions de dollars de dommages-intérêts punitifs, soit un total de 242,6 millions de dollars. Tesla a annoncé qu’elle ferait appel, et ses actions ont chuté de 1,8 %. Cette décision pourrait ouvrir la voie à des dizaines de procès similaires et affecter des projets comme le robotaxi.

Après le verdict, Tesla a proposé aux familles une « importante somme d’argent » pour clore l’affaire, à condition que « l’accord et les détails du procès restent confidentiels ».

Les familles ont refusé, déclarant : « Cette affaire est plus grande que nous », choisissant la transparence plutôt que l’argent. Leur objectif : prévenir de futurs accidents et révéler les pratiques de Tesla.


En conséquence, tous les documents de l’affaire — y compris les dossiers internes sur l’utilisation abusive de l’Autopilot — seront bientôt rendus publics au tribunal de Miami. De plus, des sanctions sont attendues contre Tesla pour avoir prétendument dissimulé des preuves pendant quatre ans. Tous les détails devraient être révélés d’ici trois semaines. Cette étape est considérée comme un tournant pour la sécurité des véhicules autonomes.

Frédéric Lambert, rédacteur en chef d’Electrek, a noté que les familles avaient subi de vives critiques de la part des fans de Tesla pour avoir rejeté l’accord, mais il a souligné que le verdict contient des leçons majeures pour l’industrie automobile.


« Soyez honnête lorsque vous commercialisez une technologie, des vies sont en jeu. »

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